Afin de prendre une décision en toute connaissance de cause, vous devez être informé du déroulement, des suites normalement prévisibles de l’intervention mais aussi des risques encourus et notamment des principales complications comparativement à l’évolution spontanée de votre maladie.
Le chirurgien et le médecin anesthésiste vous expliqueront tous ces éléments lors de la consultation. Le but de cette fiche est de vous préparer à l’intervention et de vous aider à formuler d’éventuelles demandes de précisions complémentaires, en particulier les conséquences en cas de refus.
Les urgences proctologiques comprennent l’abcès de la marge anale et la thrombose hémorroïdaire externe. Le traitement chirurgical varie en fonction du type d’urgence proctologique. Pour les abcès de la marge anale, une incision et un drainage de l’abcès sont souvent nécessaires. Pour la thrombose hémorroïdaire externe, une incision du paquet thrombosé sera réalisé.
L'abcès de la marge anale est une affection douloureuse causée par une accumulation de pus dans les tissus entourant l'anus. Le traitement de l'abcès de la marge anale consiste généralement en une incision et un drainage de l'abcès. Le chirurgien effectuera une petite incision dans la peau pour drainer le pus, nettoyer la zone et évacuer tout le matériel infecté. Cette procédure peut être effectuée sous anesthésie locale ou générale, selon la préférence du patient et la gravité de l'infection.
Il est important de noter que l'abcès de la marge anale peut être un symptôme d'une maladie sous-jacente plus grave, telle qu'une fistule anale. Si le chirurgien découvre une fistule anale pendant l'intervention chirurgicale, une procédure chirurgicale supplémentaire peut être nécessaire pour traiter la fistule et prévenir toute récurrence de l'abcès.
La thrombose hémorroïdaire est un thrombus veineux (caillot) qui se forme dans une veine hémorroïdaire externe. La douleur est liée à la tension provoquée par le thrombus.
La technique chirurgicale la plus couramment utilisée pour traiter la thrombose hémorroïdaire est l'hémorroïdectomie. Cette procédure consiste en l’incision du paquet thrombosé. Elle peut être réalisée sous anesthésie locale ou générale, en fonction de la préférence du patient et de la complexité de la thrombose.
C’est une intervention chirurgicale sûre et efficace. Cependant, comme pour toute intervention chirurgicale, elle comporte certains risques, tels que des saignements, des douleurs post-opératoires, des infections et une récidive de la thrombose.
Il est important de noter que l'hémorroïdectomie n'est pas toujours nécessaire pour traiter la thrombose hémorroïdaire. Dans certains cas, des traitements non chirurgicaux, tels que des bains de siège, des médicaments anti-inflammatoires et des analgésiques, peuvent être suffisants pour soulager les symptômes et favoriser la guérison.
Après l'intervention chirurgicale, vous pouvez ressentir de la douleur, de l'inconfort et de la fatigue pendant quelques jours. Il est important de maintenir une bonne hygiène de la zone traitée pour éviter les infections et favoriser la cicatrisation. Vous devez également éviter les activités physiques intenses pendant un certain temps pour permettre une récupération complète.
De plus, vous pouvez avoir un inconfort ou des douleurs au passage des selles. Un traitement laxatif vous sera prescrit pour favoriser l’évacuation des selles pendant quelques semaines.
Les premiers jours qui suivent l’opération nécessitent une surveillance, car la plupart des complications surviennent pendant cette période.
Complications pendant l’intervention
• Hémorragie
Une hémorragie peut intervenir pendant l’intervention. Sa maitrise peut amener le chirurgien à modifier le déroulement de l’opération pour réparer le vaisseau endommagé.
Complications à distance
• Incontinence anale
Le sphincter de l’anus sert à la continence des selles et des gaz. Il peut être traumatisé par l’affection qui vous occupe ou par le geste chirurgical. Il survenir une incontinence anale aux gaz et/ou aux selles. Elle est souvent transitoire et récupère en quelques semaines. Elle peut parfois être définitive en cas de lésion irréparable du sphincter (exceptionnelle).
• Infection
Malgré les précautions d’asepsie et les antibiotiques administrés préventivement au début de l’opération, une infection ou surinfection peut survenir. Son traitement sera adapté à son type, superficiel ou profond et sa sévérité : antibiotiques, évacuation, ponction radiologique, chirurgie de drainage.
• Hémorragie
Malgré une opération sans incident, un saignement peut apparaitre dans les jours qui suivent. Ils peuvent être à l’origine d’hématomes ou imposer une transfusion ou une réintervention.
• Phlébite, embolie
Une phlébite, définie par l'apparition d'un caillot dans une veine profonde, voire une embolie pulmonaire définie par la migration d'un tel caillot dans les poumons, sont des complications rares. Dans certain cas, un traitement anticoagulant préventif et l’utilisation de contentions veineuses (bas de contention) seront nécessaires.
• Complication nerveuse
Des lésions nerveuses peuvent survenir lors de la procédure chirurgicale avec des séquelles fonctionnelles. Des compressions nerveuses peuvent survenir en lien avec la position du patient pendant l’intervention. Une compression des nerfs peut entraîner une paralysie temporaire ou définitive de certains muscles. Ces lésions disparaissent en général, en quelques semaines, sans séquelle. Des examens de diagnostic (électromyogramme) et des séances de kinésithérapie peuvent être envisagées pour faciliter la récupération.
Après votre retour au domicile, la survenue de certains signes que vous jugez anormaux doivent vous conduire à contacter votre chirurgien sans attendre la consultation postopératoire : essoufflement, douleurs abdominales aigues ou intenses, fièvre, douleurs sur les cicatrices, vomissements, absence de transit.
La durée d’hospitalisation dépend de la gravité de votre affection. Cela peut nécessiter une hospitalisation ambulatoire ou de quelques jours. Vous aurez des soins locaux à réaliser par une infirmière le temps de la cicatrisation.
Après votre retour au domicile, la survenue de certains signes que vous jugez anormaux doivent vous conduire à contacter votre chirurgien sans attendre la consultation postopératoire : essoufflement, douleurs abdominales aigues ou intenses, fièvre, vomissements, absence de transit.
Vous aurez rendez-vous à 1 mois post-opératoire pour faire le point avec votre chirurgien.
NB : Ces explications ne peuvent être exhaustives et votre médecin traitant a également été informé des propositions thérapeutiques qui vous ont été faites. Le chirurgien et le médecin anesthésiste restent à votre entière disposition pour vous fournir tout renseignement complémentaire sur tel ou tel point particulier que vous auriez insuffisamment compris et que vous souhaitez faire préciser.