Afin de prendre une décision en toute connaissance de cause, vous devez être informé du déroulement, des suites normalement prévisibles de l’intervention mais aussi des risques encourus et notamment des principales complications comparativement à l’évolution spontanée de votre maladie.
Le chirurgien et le médecin anesthésiste vous expliqueront tous ces éléments lors de la consultation. Le but de cette fiche est de vous préparer à l’intervention et de vous aider à formuler d’éventuelles demandes de précisions complémentaires, en particulier les conséquences en cas de refus.
Les hémorroïdes sont constituées d’un tissu riche en vaisseaux sanguins et sont présentes chez tout individu à l'intérieur de l'anus (hémorroïdes internes) ou sous la peau de l'anus (hémorroïdes externes). On parle de maladie hémorroïdaire quand les hémorroïdes deviennent gênantes et sont à l'origine de symptômes comme une douleur, des saignements ou une extériorisation des hémorroïdes internes. Les premières étapes du traitement font appel soit à des médicaments soit à des gestes instrumentaux effectués en consultation. En cas d'échec ou de maladie d’emblée importante on peut envisager un traitement chirurgical.
La technique chirurgicale de Milligan & Morgan consiste en l'ablation des hémorroïdes internes, qui sont à l'origine des douleurs et des saignements. Le chirurgien ligature les vaisseaux (artère et veine) hémorroïdaire avant de sectionner complètement l’hémorroïde. Elle est réalisée sous anesthésie générale, en fonction de la préférence du patient et du geste.
L'hémorroïdectomie est une intervention chirurgicale sûre et efficace. Cependant, comme pour toute intervention chirurgicale, elle comporte certains risques, tels que des saignements, des douleurs post-opératoires, des infections, une incontinence anale et une récidive de la thrombose.
Après l'intervention chirurgicale, vous pouvez ressentir de la douleur, de l'inconfort et de la fatigue pendant quelques jours. Il est important de maintenir une bonne hygiène de la zone traitée pour éviter les infections et favoriser la cicatrisation. Vous devez également éviter les activités physiques intenses pendant un certain temps pour permettre une récupération complète.
De plus, vous pouvez avoir un inconfort ou des douleurs au passage des selles. Un traitement laxatif vous sera prescrit pour favoriser l’évacuation des selles pendant quelques semaines.
Les premiers jours qui suivent l’opération nécessitent une surveillance, car la plupart des complications surviennent pendant cette période.
Complications précoces
Complications à distance
• Incontinence anale
Le sphincter de l’anus sert à la continence des selles et des gaz. Il peut être traumatisé par l’affection qui vous occupe ou par le geste chirurgical. Il survenir une incontinence anale aux gaz et/ou aux selles. Elle est souvent transitoire et récupère en quelques semaines. Elle peut parfois être définitive en cas de lésion irréparable du sphincter (exceptionnelle).
• Sténose du canal anal
Lors de la cicatrisation, le canal anal peut se rétrécir et la défécation devient difficile. Il faudra envisager des séances de dilatation anale à l’aide d’une bougie pour rétablir progressivement un canal anal de calibre normal.
• Infection
Malgré les précautions d’asepsie et les antibiotiques administrés préventivement au début de l’opération, une infection ou surinfection peut survenir. Son traitement sera adapté à son type, superficiel ou profond et sa sévérité : antibiotiques, évacuation, ponction radiologique, chirurgie de drainage.
• Hémorragie
Malgré une opération sans incident, un saignement peut apparaitre dans les jours qui suivent. Ils peuvent être à l’origine d’hématomes ou imposer une transfusion ou une réintervention.
• Phlébite, embolie
Une phlébite, définie par l'apparition d'un caillot dans une veine profonde, voire une embolie pulmonaire définie par la migration d'un tel caillot dans les poumons, sont des complications rares. Dans certain cas, un traitement anticoagulant préventif et l’utilisation de contentions veineuses (bas de contention) seront nécessaires.
• Complication nerveuse
Des lésions nerveuses peuvent survenir lors de la procédure chirurgicale avec des séquelles fonctionnelles. Des compressions nerveuses peuvent survenir en lien avec la position du patient pendant l’intervention. Une compression des nerfs peut entraîner une paralysie temporaire ou définitive de certains muscles. Ces lésions disparaissent en général, en quelques semaines, sans séquelle. Des examens de diagnostic (électromyogramme) et des séances de kinésithérapie peuvent être envisagées pour faciliter la récupération.
Après votre retour au domicile, la survenue de certains signes que vous jugez anormaux doivent vous conduire à contacter votre chirurgien sans attendre la consultation postopératoire : essoufflement, douleurs abdominales aigues ou intenses, fièvre, douleurs sur les cicatrices, vomissements, absence de transit.
La durée d’hospitalisation dépend du contrôle de la douleur. Cela peut nécessiter une hospitalisation ambulatoire ou de quelques jours. Vous aurez éventuellement des soins locaux à réaliser par une infirmière le temps de la cicatrisation.
Attention : la première selle peut être douloureuse et occasionner des saignements. Un traitement laxatif vous sera prescrit.
Après votre retour au domicile, la survenue de certains signes que vous jugez anormaux doivent vous conduire à contacter votre chirurgien sans attendre la consultation postopératoire : essoufflement, fièvre, absence de transit.
Vous aurez rendez-vous à 1 mois post-opératoire pour faire le point avec votre chirurgien.
NB : Ces explications ne peuvent être exhaustives et votre médecin traitant a également été informé des propositions thérapeutiques qui vous ont été faites. Le chirurgien et le médecin anesthésiste restent à votre entière disposition pour vous fournir tout renseignement complémentaire sur tel ou tel point particulier que vous auriez insuffisamment compris et que vous souhaitez faire préciser.