Afin de prendre une décision en toute connaissance de cause, vous devez être informé du déroulement, des suites normalement prévisibles de l’intervention mais aussi des risques encourus.
Afin de prendre une décision en toute connaissance de cause, vous devez être informé du déroulement, des suites normalement prévisibles de l’intervention mais aussi des risques encourus et notamment des principales complications comparativement à l’évolution spontanée de votre maladie.
Une hernie correspond au passage d'un sac contenant un organe (le plus souvent l’intestin grêle, mais aussi du colon) ou de la graisse à travers un orifice naturel, ici l’orifice ombilical ou les muscles de la paroi abdominale (ligne blanche, Spiegel).
Une éventration correspond au passage d'un sac contenant un organe (le plus souvent l’intestin grêle, mais aussi du colon) ou de la graisse à travers un orifice après une ancienne chirurgie de l’abdomen (laparotomie, coelioscopie).
Une éviscération correspond à l’extériorisation de l’intestin à travers une cicatrice de laparotomie fraichement réalisée. C’est une complication immédiate d’une chirurgie qui ne sera pas traitée ci-après.
Il s’agit d’une pathologie fréquente qui peut apparaitre à tout âge. On la retrouve dans les deux sexes mais avec une fréquence plus élevée chez l’homme. Elle est favorisée par le port de charges lourdes répétées (travailleurs de force), la constipation chronique, le surpoids et l’âge.
Le patient sent en général une voussure ou masse au niveau de la paroi abdominale qui peut apparaitre et disparaitre au cours de la journée. Parfois, c’est une simple douleur.
Bien que bénigne, la hernie peut parfois se compliquer, on parle alors de hernie étranglée. Dans ce cas, la voussure devient douloureuse, reste extériorisée, elle n’est plus “comme d’habitude”. Il s’agit alors d’une urgence chirurgicale.
Dans les autres cas, c’est la gêne engendrée par la hernie qui pose l’indication chirurgicale.
La cure de hernie consiste à réintroduire le sac dans l'abdomen et à renforcer la paroi à l’aide d’une prothèse. C’est une intervention qui se réalise généralement sous anesthésie générale, par coelioscopie (petits « trous » dans la paroi abdominale) ou par abord direct (incision de la peau).
Principes généraux de la technique :
En cas de coelioscopie, il peut exister des douleurs aux épaules pendant 24 à 72 h en rapports avec le gaz carbonique utilisé pour gonfler l’abdomen. Ceci n’est pas une complication mais une suite attendue de l’intervention, comme les douleurs au niveau des orifices (petits trous).
En cas d’abord direct, il peut exister des douleurs en regard de la cicatrice ou une ecchymose, pendant quelques jours.
Votre chirurgien vous prescrira des antalgiques pour y faire face.
Complications pendant l’intervention
• Blessure des organes de voisinage
Les organes voisins sont les vaisseaux et le tube digestif. Ces lésions peuvent être favorisées par la complexité de l’intervention, par une anatomie atypique ou des adhérences résultant d’une ancienne laparotomie.
• Hémorragie
Une hémorragie peut intervenir pendant l’intervention. Sa maitrise peut amener le chirurgien à modifier le déroulement de l’opération pour réparer le vaisseau endommagé. Une transfusion peut être nécessaire.
Complications à distance
• Infection
Malgré les précautions d’asepsie et les antibiotiques administrés préventivement au début de l’opération, une infection peut survenir. Son traitement sera adapté à son type, superficiel ou profond et sa sévérité : antibiotiques, évacuation par réouverture de la plaie, ponction radiologique, ablation de la prothèse.
• Hématome
Malgré une opération sans incident, un saignement peut apparaitre dans les jours qui suivent. Ils peuvent être à l’origine d’hématomes ou imposer une transfusion, une réintervention ou une réouverture de la plaie.
• Phlébite, embolie
Une phlébite, définie par l'apparition d'un caillot dans une veine profonde, voire une embolie pulmonaire définie par la migration d'un tel caillot dans les poumons, sont des complications rares. Dans certain cas, un traitement anticoagulant préventif et l’utilisation de contentions veineuses (bas de contention) seront nécessaires.
• Complication nerveuse
Des lésions nerveuses peuvent survenir lors de la procédure chirurgicale avec des séquelles fonctionnelles. Des compressions nerveuses peuvent survenir en lien avec la position du patient pendant l’intervention. Une compression des nerfs peut entraîner une paralysie temporaire ou définitive de certains muscles. Ces lésions disparaissent en général, en quelques semaines, sans séquelle. Des examens de diagnostic (électromyogramme) et des séances de kinésithérapie peuvent être envisagées pour faciliter la récupération.
• Douleurs sur prothèse
Parfois, le patient peut ressentir une douleur ou une gêne au niveau de sa prothèse. Ceci peut être en rapport avec la fixation de la prothèse à la paroi ou au positionnement de cette dernière. Ces symptômes disparaissent progressivement au bout de quelques semaines mais parfois, ils peuvent persister dans le temps sans cause évidente. Dans de très rare cas, il faut envisager un traitement local par infiltration (réalisé en centre antidouleur) ou l’ablation de la prothèse au cours d’une nouvelle intervention.
Après votre retour au domicile, la survenue de certains signes que vous jugez anormaux doivent vous conduire à contacter votre chirurgien sans attendre la consultation postopératoire : essoufflement, douleurs abdominales aigues ou intenses, fièvre, douleurs sur les cicatrices, vomissements, absence de transit.
Selon le degré de complexité du geste et l’état clinique du patient, l’intervention peut être réalisée soit hospitalisation ambulatoire ou sur quelques jours.
Les douleurs disparaissent généralement en une semaine, les cicatrices de coelioscopie ou de laparotomie en une quinzaine de jour. Généralement, elles sont recouvertes de colle ce qui autorise les douches (pas de bain ou de baignade pendant 3 semaines).
Il ne faut pas porter de charges lourdes pendant 1 mois.
A 1 mois, votre chirurgien vous recevra pour vérifier l’efficacité du geste chirurgical et l’absence de complications. Il n’y aura pas de surveillance particulière.
Encollage cutané
Sur la cicatrice, il y aura de la colle. Cette colle sert de pansement imperméable, ce qui vous permet de prendre votre douche mais pas de bain ou de piscine. Les fils sont cachés en dessous et se dégraderont tout seuls dans les trois mois. Au bout de 15 jours, si vous constatez qu’il reste des dépôts de colle, vous pourrez les enlever en frottant sous la douche.
Après disparition de la colle, si la cicatrice est bien fermée, vous pourrez masser votre cicatrice. Ce massage se fait en pétrissant votre cicatrice énergiquement pendant 5 minutes, 3 à 4 fois par jour, avec la crème cicatrisante prescrite. C’est surtout l’action mécanique de votre massage qui compte.
Dans de très rare cas, une allergie à la colle dermique peut survenir. Il faut alors nettoyer la plaie avec du sérum physiologique en enlevant la colle. La plaie étant refermée par des points sous la peau, elle ne se rouvrira pas. Vous n’aurez qu’à poser un pansement propre dessus tous les jours jusqu’à cicatrisation complète.
NB : Ces explications ne peuvent être exhaustives et votre médecin traitant a également été informé des propositions thérapeutiques qui vous ont été faites. Le chirurgien et le médecin anesthésiste restent à votre entière disposition pour vous fournir tout renseignement complémentaire sur tel ou tel point particulier que vous auriez insuffisamment compris et que vous souhaitez faire préciser.