Afin de prendre une décision en toute connaissance de cause, vous devez être informé du déroulement, des suites normalement prévisibles de l’intervention mais aussi des risques encourus et notamment des principales complications comparativement à l’évolution spontanée de votre maladie.
Le chirurgien et le médecin anesthésiste vous expliqueront tous ces éléments lors de la consultation. Le but de cette fiche est de vous préparer à l’intervention et de vous aider à formuler d’éventuelles demandes de précisions complémentaires, en particulier les conséquences en cas de refus.
La colectomie est une intervention chirurgicale qui consiste à retirer une partie ou la totalité du côlon. Cette intervention est généralement réalisée pour traiter des pathologies du colon telles que le cancer du côlon, la sigmoïdite diverticulaire, la colite ulcéreuse, la maladie de Crohn ou les polypes.
Il existe plusieurs techniques chirurgicales pour la colectomie, notamment la colectomie ouverte, la colectomie laparoscopique et la colectomie robotique.
Dans la colectomie ouverte, une incision est pratiquée dans l'abdomen pour accéder au côlon. Dans la colectomie laparoscopique, plusieurs petites incisions sont pratiquées dans l'abdomen et une caméra est insérée pour guider la procédure. La colectomie robotique est similaire à la colectomie laparoscopique, mais le chirurgien utilise une console robotisée pour effectuer la procédure.
Le choix de la technique dépendra de plusieurs facteurs, notamment de la pathologie sous-jacente, de la taille et de l'emplacement de la tumeur, de l'état de santé général du patient et des préférences du chirurgien.
Principes généraux de la technique :
Complications non spécifiques
Toute coelioscopie peut entraîner des douleurs aux épaules pendant 24 à 72 h en rapports avec le gaz carbonique utilisé pour gonfler l’abdomen. Ceci n’est pas une complication mais une suite attendue de l’intervention, comme les douleurs au niveau des orifices (petits trous). Votre chirurgien vous prescrira des antalgiques pour y faire face.
Complications pendant l’intervention
• Blessure des organes de voisinage
Tous les organes de l'abdomen peuvent constituer un « organe de voisinage » lors d'une colectomie. Les organes voisins sont les vaisseaux (veine cave, aorte cœliaque et ses branches) rate, pancréas, foie, l’intestin grêle ou les uretères. Ces lésions peuvent être favorisées par la complexité de l’intervention ou par une anatomie atypique.
• Hémorragie
Une hémorragie peut intervenir pendant l’intervention. Sa maitrise peut amener le chirurgien à modifier le déroulement de l’opération pour réparer le vaisseau endommagé. Une transfusion peut être nécessaire.
Complications à distance
Une infection de la plaie est une complication courante de toute intervention chirurgicale. Les signes d'infection peuvent inclure une douleur accrue, une rougeur et une chaleur autour de la plaie, un écoulement purulent et de la fièvre. Les patients doivent suivre les instructions du chirurgien concernant les soins de la plaie pour minimiser le risque d'infection.
Une hémorragie est une autre complication courante de la colectomie. Elle peut se produire pendant ou après l'opération. Les patients présentant des antécédents d'hémorragie ou de saignement excessif doivent en informer leur chirurgien avant l'intervention.
Une fistule est une fuite au niveau de l’anastomose (« couture »). Les fistules peuvent se produire après une colectomie en raison d'une infection ou d'une mauvaise cicatrisation. Les symptômes peuvent inclure de la fièvre, de la douleur et de la fatigue. Le traitement des fistules dépend de leur emplacement et de leur taille : antibiotique, drainage radiologique ou chirurgical, reprise chirurgicale pouvant conduire à la réalisation d’une stomie (« poche » / « anus artificiel »).
Une occlusion intestinale peut survenir après une colectomie en raison d'une accumulation de matière fécale ou d'un blocage du côlon. Les symptômes peuvent inclure des douleurs abdominales, des nausées et des vomissements. Le traitement dépend de la gravité de l'occlusion intestinale et fait souvent appel à une sonde naso-gastrique pour vider l’estomac et protéger les voies respiratoires.
La pneumonie est une complication possible après une colectomie. Les patients sont souvent encouragés à se lever et à marcher dès que possible après l'intervention pour prévenir l'accumulation de liquide dans les poumons.
Quels sont les facteurs de risque à ces complications ?
Certains facteurs peuvent augmenter le risque de complications après une colectomie. Ces facteurs peuvent inclure :
Quelles sont les mesures préventives ?
Pour minimiser le risque de complications après une colectomie, les patients doivent :
Après votre retour au domicile, la survenue de certains signes que vous jugez anormaux doivent vous conduire à contacter votre chirurgien sans attendre la consultation postopératoire : essoufflement, douleurs abdominales aigues ou intenses, fièvre, douleurs sur les cicatrices, vomissements, absence de transit.
L'hospitalisation est en générale de 3 à 5 jours.
Les douleurs disparaissent en deux semaine, les cicatrices de coelioscopie ou laparotomie en une quinzaine de jour. Généralement, elles sont recouvertes de colle ce qui autorise les douches (pas de bain ou de baignade pendant 3 semaines).
La reprise d’un transit normal peut prendre plusieurs jours et passer par une phase de diarrhées.
Il ne faut pas porter de charges lourdes pendant 1 mois.
A 1 mois, votre chirurgien vous recevra pour vérifier l’efficacité du geste chirurgical et l’absence de complications. Il vous expliquera les modalités de surveillance en cas de cancer.
Encollage cutané
Sur la cicatrice, il y aura de la colle. Cette colle sert de pansement imperméable, ce qui vous permet de prendre votre douche mais pas de bain ou de piscine. Les fils sont cachés en dessous et se dégraderont tout seuls dans les trois mois. Au bout de 15 jours, si vous constatez qu’il reste des dépôts de colle, vous pourrez les enlever en frottant sous la douche.
Après disparition de la colle, si la cicatrice est bien fermée, vous pourrez masser votre cicatrice. Ce massage se fait en pétrissant votre cicatrice énergiquement pendant 5 minutes, 3 à 4 fois par jour, avec la crème cicatrisante prescrite. C’est surtout l’action mécanique de votre massage qui compte.
Dans de très rare cas, une allergie à la colle dermique peut survenir. Il faut alors nettoyer la plaie avec du sérum physiologique en enlevant la colle. La plaie étant refermée par des points sous la peau, elle ne se rouvrira pas. Vous n’aurez qu’à poser un pansement propre dessus tous les jours jusqu’à cicatrisation complète.
NB : Ces explications ne peuvent être exhaustives et votre médecin traitant a également été informé des propositions thérapeutiques qui vous ont été faites. Le chirurgien et le médecin anesthésiste restent à votre entière disposition pour vous fournir tout renseignement complémentaire sur tel ou tel point particulier que vous auriez insuffisamment compris et que vous souhaitez faire préciser.